Lexique et FAQ

L’une des difficulté à rentrer dans le monde du bitcoin et des crypto-monnaies en général est liée à l’utilisation d’un riche vocabulaire – souvent d’origine anglophone – dont il faut pouvoir comprendre le sens. Cette section est ainsi consacrée à un premier « éclaircissement » de l’univers Bitcoin par un lexique explicatif ainsi qu’à des questions fréquemment posées.

C’est quoi une crypto-monnaie ?

Les crypto-monnaies sont des monnaies électroniques (sans matérialité physique et exclusivement présentes sur internet) qui fonctionnent selon un modèle pair à pair décentralisé visant – selon des principes cryptographiques complexes – à résoudre des calculs (c’est le cas du bitcoin ) ou à partager des fichiers (c’est le cas lorsque nous téléchargeons un film sur internet par le biais des torrents par exemple).

C’est quoi un modèle pair à pair décentralisé?

Le terme pair à pair est traduit littéralement de l’anglais « peer-to-peer » souvent abrégée « P2P » sur internet. Il s’agit d’un modèle de réseau informatique dans lequel chaque utilisateur fait partie intégrante du réseau et contribue à son fonctionnement. Chaque utilisateur peut ainsi être comparé directement à un « serveur » informatique à part entière dont l’ensemble compose un réseau.

Les réseaux pair à pair peuvent être soit centralisés, soit décentralisés. La différence réside dans l’existence (ou non) d’un serveur central par lequel passent (ou non) les différentes connexions. Ces deux types de réseaux peuvent être représentés schématiquement de la manière suivante :

pair à pair JPGC’est quoi le bitcoin ?

Le Bitcoin est un protocole d’échange et, par extension, une monnaie virtuelle. Il utilise un réseau pair-à-pair décentralisé qui ne dépend par conséquent d’aucune autorité centrale. Le protocole Bitcoin entend fournir une alternative expérimentale au paiement électronique en ligne tel qu’il existe aujourd’hui. L’annonce récente d’un projet d’intégration du bitcoin à PayPal montre que le Bitcoin ne va pas nécessairement remplacer les systèmes de paiements existants mais plus probablement être intégrés à ces derniers.

Le Bitcoin, que l’on trouve régulièrement sous les initiales BTC ou XBT, est décomposable à huit décimales en dessous de 0 dont l’unité la plus petite est le « satoshi » (0,00000001 BTC = 1 satoshi) tiré du pseudonyme de son mystérieux créateur Satoshi Nakamoto.

Le Bitcoin est une denrée immatérielle dans le sens où vous ne pourrez jamais avoir en main vos bitcoin de la même manière que vous possédez des pièces de monnaies ou des billets de banque. Le bitcoin se résumera donc toujours en une suites de chiffres détenus dans un « portefeuille » informatisé. Ces portefeuilles vous permettant de recevoir, d’envoyer et de stocker des bitcoins.

C’est quoi la « blockchain » ?

La chaîne de blocs, ou blockchain, peut être perçue comme un grand livre contenant l’ensemble des blocs bitcoins qui ont été minés et dans lequel sont inscrites toutes les transactions effectuées sur le réseau bitcoin. Chaque bloc de la chaîne contient contient le résultat de calcul cryptographique (hash) du bloc précédent à l’exception du premier bloc qui est appelé le bloc de genèse (genesis block). Cette dynamique permet d’assurer que les blocs se succèdent dans un ordre chronologique. En effet il est impossible de générer le hash d’un bloc sans connaitre le hash du bloc qui le précède. La modification d’un bloc passé est donc impossible car cela affecterait tous les blocs le succédant, l’ensemble de la blockchain.

Le caractère public de la blockchain permet de rendre le bitcoin moins anonyme, plus sécurisé, et de permettre de vérifier divers éléments :

– Quand a été « miné » le dernier bloc bitcoin et par « qui ».
– Quelles transactions ont été faites, par quelles adresses, vers quelles adresses et pour quels montants.
– Des recherches de transactions par adresses IP, par adresses BTC, etc..

On peut notamment consulter la blockchain sur ce site : https://blockchain.info/fr/

Le bitcoin est-il anonyme?

On parle souvent du bitcoin comme d’une monnaie anonyme permettant le blanchiment d’argent, l’achat d’armes ou drogues de manière anonyme. Cette réputation sulfureuse étant notamment liée à la plateforme Silkroad (fermée par le FBI en 2013) qui vendait toutes sortes de drogues contre cette monnaie virtuelle. Le bitcoin prône en effet une réelle décentralisation : sans autorité de contrôle, il n’y a pas besoin de présenter votre identité pour télécharger et installer un portefeuille bitcoin. De même, vous pouvez envoyer à l’autre bout du monde des bitcoins (presque) sans frais, sans contrôle et sans décliner votre identité.

Cependant, le caractère anonyme est tout relatif : toutes les transactions effectuées seront ad eternam gravées dans la chaîne de blocs (blockchain) qui est publique et peut être consultée par tous. Si vous envoyez des bitcoins, il existe donc toujours une trace de votre envoi et, par la suite, chaque particule de bitcoin est « traçable » à travers la chaîne de bloc : on pourra déterminer que A a envoyé un certain montant en à B, et déterminer que B a renvoyé la moitié de ce montant à C.Même si A, B et C sont anonymes, leur utilisation d’internet est reliée (en tous cas pour les citoyens lambdas incapables de dissimuler leurs traces) à des adresses IP qui permettraient en cas d’enquêtes policières à définir leur identité. De plus, changer des bitcoins en euros (ou l’inverse) est plutôt difficile sans passer par des plateformes d’échange sérieuses qui demandent une copie des papiers d’identité et une attestation de domicile. Comme on peut le voir, les échanges en bitcoin laissent dans tous les cas nettement plus de traces que les transactions en cash.

Qui a créé le bitcoin?

Un mystère plane sur l’identité du créateur du Bitcoin. Ce dernier est connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto mais n’a jamais été formellement identifié. Il se pourrait même qu’il s’agisse en réalité de plusieurs individus distincts ayant joints leurs efforts pour mettre en place cette crypto-monnaie. Le bitcoin a été conceptualisé en 2008 et existe concrètement depuis en 2009. Dès l’année 2010, on ne trouve plus de trace publique de son créateur qui semble avoir voulu conserver l’anonymat.

Plusieurs enquêtes ont été menées pour tenter d’identifier le créateur du bitcoin sans arriver à une conclusion certaine. Nous consacrerons prochainement un article à l’identité de Satoshi Nakamoto et aux principales pistes qui ont été mises en avant (à venir)

Quelques principes fondamentaux du bitcoin :

La décentralisation du réseau : Le réseau bitcoin est décentralisé et fonctionne de pair à pair. Le nombre de bitcoin est connu à l’avance (21 millions) tout comme son inflation (voir article: masse monétaire et déflation). Les bitcoins ne peuvent être ni détruit, ni remplacés mais ils peuvent par contre être définitivement perdus en cas de perte d’un portefeuille si ce dernier n’a pas été sauvegardé (voir section : Sauvegarder son portefeuille). De par son caractère décentralisé, l’économie bitcoin est relativement à l’abri des instabilités propres à la monnaie fiduciaires. En effet, aucune banque et aucune nation ne pourra influencer son cours par la création monétaire, la dévaluation ou une décision d’abandonner  ou de changer de monnaie.

Facilité d’utilisation et absence de discrimination : Le bitcoin étant initialement l’apanage des milieux libertariens et anarchistes présent sur internet, sa conception repose sur des principe qui mettent en avant l’égalitarisme et la possibilité de tous de l’utiliser. Ouvrir un portefeuille Bitcoin ne fait ainsi l’objet d’aucune sélection contrairement à la plupart des établissements bancaires. Une connexion internet et un ordinateur suffisent à disposer d’un portefeuille et, en tout cas initialement, à créer des bitcoins. L’utilisation de la crypto-monnaie risque même d’être facilitée à l’avenir avec l’installation de plusieurs distributeurs de bitcoins dans les grandes villes, les portefeuilles sur smartphone et les efforts de la Bitcoin Foundation pour une plus large démocratisation du bitcoin.

Peu de frais, et pas de frontières : Les frais de transaction sont minimes et n’existent que pour récompenser les mineurs qui sécurisent et stabilisent le réseau en validant les transactions. Ils ne sont donc pas reversé à une autorité centrale.. A long terme, ces  frais de transactions serviront également à pallier au nombre décroissant de bitcoins créés par les mineurs. Limites géographiques et frontières étatiques n’ont par ailleurs aucune importance pour les envois de bitcoins, raison pour laquelle cette monnaie pourrait concurrencer des organismes tels que Western Union sur le plan international, participant à réduire globalement les frais (voir notamment notre article : Le Bitcoin : une alternative pour la diaspora africaine?).

Laisser un commentaire